Publié dans Editorial

Concertation, initiative contre-productive !

Publié le vendredi, 01 septembre 2023

Le Congrès national du Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes de Madagasikara (FFKM) s’est tenu à Mandrimena Andoharanofotsy, à l’Institut supérieur du travail social (ISTS), du 29 au 31 août. Toutes les structures régionales qui composent les démembrements du FFKM dans tout le pays ont été représentées. Le thème focal du Congrès concerne l’élection présidentielle de novembre 2023.

Les quatre prélats du FFKM tiennent mordicus à organiser une rencontre nationale portant principalement sur le scrutin présidentiel à venir. Si les leaders de l’Opposition et consorts n’ont pas pu concrétiser leur « rêve » de tenir une « Conférence nationale » ou « Concertation nationale » ou « Congrès national », du bonnet blanc, blanc bonnet, à laquelle toutes les sensibilités politiques proches de l’Opposition et du pouvoir devraient être représentées aux fins de débattre les affaires nationales, disait-on, l’Eglise a pris le relais. Elle a pu le faire à… leur place !

Le forcing sinon l’entêtement des barons du RMDM à organiser la Concertation ou la Conférence nationale n’a pas finalement pu aboutir, en cause le refus catégorique des tenants du pouvoir. Ils rejettent toute idée de participer encore moins de cautionner une démarche dont l’objectif ultime consisterait à renverser le régime Orange et mettre en place une Transition au sein de laquelle « tout le monde » intégrerait. En fait, un partage de gâteau qui redonnerait vitalité aux losers éreintés par la longue traversée du désert ou à certains politiciens écartés du pouvoir, selon le verdict du peuple, las et épuisés d’une longue marche à… pied vers un destin inconnu.

Ainsi, les quatre chefs d’Eglises chrétiennes, dites « fiangonana zokiny », s’entichèrent à organiser un rendez-vous national pour débattre des questions tournant autour des affaires nationales notamment l’élection présidentielle à venir. En effet, échaudés de leur accréditation accordée par la CENI en tant qu’observateurs, les « Andrimaso FFKM », ont pris goût extrême et parfois irraisonné à fouiner là où ils ne sont pas habilités à le faire. Un geste malencontreux formellement interdit tout au moins en dehors de l’esprit voulu par la Constitution.

Selon la Loi fondamentale « Titre Premier : Des principes fondamentaux » Art. 2 alinéas 1, 2 et 3 : « L’Etat affirme sa neutralité à l’égard des différentes religions. La Laïcité Repose sur le principe de la séparation des affaires de l’Etat et institutions religieuses et de leurs représentants. L’Etat et les institutions religieuses S’Interdisent toute immixtion dans leurs domaines respectifs… » Bref, la Constitution, la référence fondamentale sur le plan de la loi de la République est claire et nette sur ce sujet sensible. Faisons le point : organiser les élections à Madagasikara, en amont et en aval, est une affaire républicaine.

Et alors, de quoi se mêlent-ils les quatre chefs d’Eglises du FFKM ? A noter qu’il existe d’autres institutions religieuses à Madagasikara. Pour ainsi dire en quoi repose-t-elle la légitimité des actes du pasteur Ammi Irako Andriamahazosoa, président en exercice du FFKM, et consorts ?

En tout état de fait, le Congrès du FFKM débouche, comme il fallait s’y attendre, vers l’annonce de la nécessité de la tenue d’un Dialogue national. Ceci explique cela !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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